Cap sur les îles
06/01/2005 - 15h18 NOTRE AVIS : POSITIF
Réforme. Alors que l'indice du Second Marché va bientôt disparaître des écrans des salles de marché, réforme de la cote oblige, le Groupe Bourbon aura pu se targuer d'avoir été sur le poduim de ses plus fortes capitalisations pour les derniers jours de cotation de cet indice... Avec près de 1 MdE de "poids" en Bourse, le dossier a en effet tout d'une 'grosse capi'. Et comme souvent dans pareil cas de figure, la hausse du poids boursier implique la hausse des cours dans une logique de spirale aspirante. Conséquence : dans le sillage de ses remarquables fondamentaux, le Groupe Bourbon affiche déjà un gain de 10% depuis le début de l'année après en avoir pris près de 50 (%) l'année dernière. Dès lors, comment justifier le fait que le dossier puisse encore avoir du potentiel, le titre remontant actuellement sur ses sommets historiques déjà touchés en octobre dernier à 40 Euros > La réponse tient dans les métiers du groupe qui présentent visibilité et croissance, de réels gages pour voir le dossier encore s'apprécier en 2005 en bourse.
Fret en folie. Historiquement en effet, le Groupe Bourbon exerce une activité de distribution dans les îles (la Réunion, mais aussi à Madagascar, à l'Ile Maurice, Mayotte et au Vietnam)via des hypermarchés et des supermarchés, un métier exercé via sa filiale Vendimia. En décembre 2001, Casino est entré par le biais d'une augmentation de capital à hauteur de 33,34% dans le capital de Vindemia avec la possibilité de monter dans le capital ultérieurement. Groupe Bourbon a décidé de ne pas exercer son option de vente l'année dernière, sans doute a-t-il bien fait, dans la mesure où l'intégration progressive de Vindemia à la centrale d'achats Casino permet d'espérer une bonne tenue des marges. Toutefois, la garantie de sa vente à terme de cette entité laisse espérer un recentrage de Groupe Bourbon sur son réel coeur de métier, celui des prestations de services maritimes : via sa flotte de remorqueurs portuaires, de remorqueurs de haute-mer et autres navires ravitailleurs, la société bénéfice à plein de l'explosion actuelle du fret maritime. Les prix dans ce domaine, tirés par la demande chinoise, sont dopés depuis plusieurs mois...
Bolloré en embuscade. Sur le premier semestre, les chiffres consolidés du groupe ont ainsi fait apparaître un résultat d'exploitation de 56,7 Millions d'Euros, en progression de 45,4%, pour un résultat net part du groupe de 44,5 ME, soit une hausse de 87% sur un an. Pour prendre conscience du bien-fondé de la stratégie de recentrage sur les services maritimes -un domaine sur lequel le plan stratégique 2003-2007 du groupe prévoit un investissement global de 1,2 Milliards d'Euros affectés à la construction de nouveaux navires- il suffit de regarder le détail des comptes semestriels : les services maritimes ont ainsi représenté 83% du résultat d'exploitation du groupe ! Les conditions de marché restant "très favorables" à la société selon ses propres termes, il y a fort à parier que l'arrivée des gestions dans le capital, et notamment de grosses pointures, n'est pas près de se tarir. On a pu voir de gros blocs s'échanger récemment (encore 0,5% du capital traité aujourd'hui même !), faisant même pointer l'hypothèse d'un ramassage de la part de... Vincent Bolloré, 'himself'. La valorisation d'à peine 11 fois les bénéfices attendus cette année laisse en tous cas à notre avis un potentiel de hausse important à moyen terme.
Nous restons favorables.
Cours à la date du conseil : 39,68
Par Pierre Jourdain