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Le groupe Belvédère se rêve en futur Pernod Ricard

Six mois après avoir racheté Marie Brizard, le groupe prépare d’autres acquisitions et des cessions, vraisemblablement dans le secteur des produits sans alcool.

L’APPÉTIT de Jacques Rouvroy semble sans limite. Après avoir emporté, non sans mal, le rachat du leader européen du whisky, Marie Brizard, l’été dernier, le patron de Belvédère – numéro un sur le marché polonais de la vodka avec des marques comme Belvédère, Chopin, Sobieski – négocie deux nouvelles acquisitions. « Dans les mois qui viennent, nous annoncerons le rachat d’une entreprise dont le positionnement est stratégiquement très intéressant pour notre groupe », promet le PDG de Belvédère. Une croissance externe qui compte tenu de l’endettement du groupe – 360 millions aujourd’hui pour 140 millions de fonds propres – sera intégralement financée sur la trésorerie qui s’élève à 100 millions d’euros.

« Nous savons que notre endettement est bien trop élevé, mais nous n’avons pas l’intention de rester longtemps à ce niveau », explique Jacques Rouvroy, qui avoue suivre à la lettre la stratégie déployée par son concurrent et modèle Pernod Ricard. Il espère donc parvenir avant la fin de l’année à diviser par deux l’endettement de Belvédère et donc à se donner les moyens de se lancer alors dans une seconde acquisition importante en faisant cette fois appel au marché. « Nous étudions un dossier supérieur à Marie Brizard, une société cotée dans le secteur des spiritueux que nous pourrions acquérir avant la fin de l’année ou en tout début d’année prochaine », promet Jacques Rouvroy.

Le sort des sirops Sport et Pulco n’est pas décidé

Avant ses deux projets d’acquisition, Belvédère va surtout travailler sur des cessions hors de son cœur de métier, c’est-à-dire ce qui ne concerne ni la production ni la vente d’alcools et de vins. « Au sein de Marie Brizard, il existe un pôle non alcoolisé comprenant notamment les sirops Sport et Pulco. De même, le pôle vin du groupe produit chaque année plus de 240 millions de bouteilles vendues à bas prix. On peut s’interroger sur la stratégie à adopter sur ces deux segments », explique Jacques Rouvroy.

Une fois ce toilettage des activités opéré et les opérations de croissance externe réalisées, le groupe Belvédère, dont le siège est à Beaune, devrait dépasser le milliard d’euros de chiffre d’affaires et entrer dans le cercle des dix premiers groupes mondiaux de spiritueux.

Francoise Sigot.

L’entreprise en chiffres
Chiffre d’affaires 2006 : près de 800 millions d’euros hors taxes.
Objectif : dépasser le milliard d’euros de chiffre d’affaires.
Répartition des ventes : 60% en France et 30% en Europe de l’Est
Effectifs : le groupe bourguignon compte 2400 salariés dont 1700 en Europe de l’Est