prespectives

par thegambler, lundi 29 novembre 2004, 07:06 (il y a 7094 jours)

Bonjour:waving:

Les actions déguisées en obligations
Un quart des actions européennes procurent, grâce à leurs dividendes, un rendement supérieur aux obligations d'Etat. Difficile de ne pas en tenir compte dans ses choix d'investissement.
Faut-il encore investir sur les valeurs de rendement > C'est le débat qui divise actuellement les professionnels de la gestion. Certains se demandent si l'engouement des investisseurs pour les dividendes n'arrive pas à son apogée. Et pourtant les arguments de leurs partisans demeurent assez convaincants.

Premier argument : les dix prochaines années seront peut-être marquées par une faible progression des indices. Le dividende pourrait alors contribuer au tiers, voire à près de la moitié de la rémunération de l'actionnaire.

Deuxième argument : le marché est faiblement valorisé, le PER tournant en moyenne aux environs de 11 fois sur les valeurs françaises, au moment où les coupons sont exceptionnellement généreux. De ce fait, le nombre d'actions dont le rendement est supérieur à celui des obligations atteint des records. Le responsable de la stratégie d'investissement chez AXA, Jean-Pierre Hellebuyck, relève ainsi que le quart des valeurs du MSCI Europe dégage un rendement supérieur aux obligations d'Etat à 10 ans. Dans le classement établi par Cardif Asset Management, filiale de BNP Paribas Assurance, les proportions sont comparables. Sur l'Euro-stoxx 300, une cinquantaine de valeurs affichent un rendement supérieur à 3,91 %, l'actuel rendement des OAT. Dans certains cas, le rendement des actions des sociétés dépasse même ceux de leurs propres obligations. « Sur Iberdrola, le rendement attendu de l'action se monte à 4 % pour l'action contre 3,55 % pour l'obligation à 5 ans », illustre Romain Boscher, gérant de valeurs européennes chez Groupama Asset Management. « Sur Suez, le rendement attendu est de 3,97 % pour l'action contre 3,65 % pour l'obligation. Endesa et Unilever sont aussi dans ce cas de figure : le rendement attendu est 4,4 % sur l'action contre 3,7 % sur l'obligation de l'électricien espagnol et de 3,7 % contre 3,5 % pour le néerlandais. »

Troisième argument : les titres qui assurent un tel rendement n'ont pas besoin d'enregistrer de grosses plus-values pour assurer une rémunération correcte de l'actionnaire.

Dans ces conditions, elles présentent la plupart des avantages des obligations (relative sécurité, rémunération régulière) tout en présentant l'espoir d'une plus-value. Les professionnels les qualifient d'ailleurs parfois « d'obligations déguisées ».

Cette métaphore paraît un peu osée à certains gérants. « Le risque est généralement moins élevé sur les valeurs de rendement dans la mesure où elles sont moins exposées aux chocs boursiers. Mais leur volatilité demeure plus élevée puisqu'elle tourne aux environs de 12 contre 4 pour les produits obligataires. Le dividende fait office de parachute en cas de décrochage des actions, car il se trouve toujours des investisseurs intéressés par une distribution récurrente élevée. Néanmoins, les valeurs de rendement présentent toujours les risques liés aux investissements en actions », nuance Philippe Forni, directeur général de Cardif Asset Management.

Le soutien des assureurs
En termes de performance, la comparaison est en revanche plus pertinente que jamais. Comme le résume Romain Boscher : « D'un côté, la visibilité sur les obligations est assez réduite. De l'autre, les valorisations des sociétés cotées s'approchent de leur valeur à la casse, alors que leurs bénéfices battent des records et que leurs dettes ont été fortement réduites. L'argument pèse lourdement dans la balance pour les fonds de pension et les assureurs, dont la principale contrainte est de couvrir les sorties liées aux indemnisations et au paiement des retraites. Or, à 4 %, il est tout à fait possible de couvrir le besoin de rendement courant et d'attendre une éventuelle revalorisation des actions. »

Cette position est relayée par la plupart des compagnies d'assurances. Et, compte tenu de leur poids sur les marchés, cet attrait des assureurs constitue un important facteur de soutien pour les valeurs de rendement. Aussi les gérants leur accordent-ils une place plus ou moins significative dans leur portefeuille, et en sont rarement absents. Comme l'explique Grant Cowley, directeur des actions américaines chez Schroders, partisan d'une approche mixte, « il est difficile de faire l'impasse sur les valeurs de rendement, notamment parce que les entreprises disposent d'importantes réserves de liquidités à redistribuer à leurs actionnaires. Bien que notre approche nous porte plutôt vers des valeurs de croissance, il nous paraît intéressant d'inclure des grandes sociétés mûres comme Altria (ex-Philip Morris) ou Microsoft. »

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