Se prémunir des fraudes (Securibourse)

par Myownway, vendredi 11 juillet 2014, 21:54 (il y a 3548 jours) @ Graham

Bonsoir à toutes et tous,

La meilleure des protections contre les fraudes, et l'histoire l'a régulièrement démontré et le démontrera encore, c'est.... soi-même !

En tant qu'actionnaire, mieux vaut ne pas nous retrancher derrière l'avis d'organismes extérieurs (commissaires aux comptes, régulateurs, analystes, etc...) qui doivent néanmoins assumer leurs devoirs et leurs responsabilités.
De même, méfions-nous de l'importance que nous accordons bien volontiers à l'adhésion à nos thèses de tierces personnes aux qualifications inconnues sur les forums.
Et pour cause : d'une part cela nous évite, à notre plus grande satisfaction, de faire véritablement notre travail et d'en assumer, in fine, la pleine responsabilité et d'autre part, cela conforte notre instinct grégaire (+quelques autres biais psychologiques), nous rassure et gonfle nos égos.
Les avis dithyrambiques des meilleurs analystes des années "techno", l'échec des plus fameuses agences de notations précédant 2008, l'absence des pouvoirs publics et assimilés et quelques scandales retentissants (Enron, Worldcom, ...) n'ont en rien changé les comportements de beaucoup d'actionnaires.
Néanmoins, nous sommes tous concernés à des degrés divers et connaissons tous des moments de "relâchement".

Concernant Gowex plus particulièrement, j'ai lu de nombreux commentaires sur différents forums, les expériences relatées (vraies ou pas) par les uns et par les autres et surtout parcouru attentivement les comptes Gowex et le rapport Gotham.
Cette démarche m'est apparu nécessaire et un passage obligé pour tout investisseur : cette malheureuse expérience, qui fait suite à beaucoup d'autres (les noms de nombreuses sociétés aujourd'hui liquidées sont cités) et en précède bien d'autres encore, est singulièrement riche en enseignements.

J'ai aussi pu constater en parcourant les forums d'actionnaires individuels que rares sont les analyses détaillées d'entreprises, et que beaucoup d'intervenants ne sont pas en mesure d'évaluer une entreprise et ne comprennent pas les marchés financiers et les forces qui les animent.
Beaucoup de généralités qui reproduisent le plus souvent les promesses de dirigeants charismatiques auxquelles il est trop facile de succomber.
Et plus c'est flou, plus le "nouveau" concept est à la mode et plus les participants sont enflammés, à y perdre la raison...
La communication, quand elle est assimilable à de la manipulation, est décidément une arme redoutable.
Certains dirigeants y excellent et les relayeurs, des particuliers et des professionnels le plus souvent de bonne foi, participent alors avec entrain à répandre le poison.

Régulièrement, certaines de ces sociétés encensées ne font aucun bénéfice (parfois le chiffre d'affaires est quasi inexistant également), ce qui peut être envisageable seulement dans des circonstances très délimitées.
Cependant, que les profits abondent ou pas, il convient, dans TOUS les cas, de procéder à une évaluation détaillée, doublée d'une étude sur le terrain au plus près de la réalité de l'entreprise dans laquelle un investissement est envisagé : quelle est précisément son activité > Quels sont les facteurs clés > Qui sont ses clients > Qui sont ses concurrents (les évaluer également) > Comment se rémunère t'elle ou se rémunérera t'elle > Quels sont les coûts fixes/variables > Le management est-il compétent et surtout honnête (enquête sur leurs parcours antérieurs) > Suis-je moi-même client ou intéressé à l'être > Des contacts directs avec ses clients, ses fournisseurs, ses concurrents sont-ils possibles afin d'en savoir davantage >, etc...
Lire bien entendu attentivement les rapports annuels en remontant aussi loin que possible dans le temps. Consulter les résultats des moteurs de recherche Internet sur l'entreprise et le secteur concernés.

Pour investir et espérer en tirer un profit, il faut être en mesure de chiffrer avec un ordre de grandeur suffisant les futurs flux de trésorerie afin de s'assurer du bien-fondé de l'activité, pour aujourd'hui comme pour demain.
Quant à déléguer ce travail à d'autres prétendument plus qualifiés, il me semble comme un prérequis d'éviter de réfléchir par procuration (j'ai en horreur de lire trop souvent "nous les petits" ou "nous les pp ne sommes pas de taille". Nous avons tous un cerveau et il convient d'apprendre à s'en servir, en investissement comme dans la vie courante, et surtout ne pas être avare de ses efforts pour toujours chercher à comprendre et à apprendre. Ne disons-nous pas la même chose aux enfants >...)

A propos de Gowex, un concept initial porteur (le wifi) qui semble faire sens (à la mode), des chiffres publiés en apparence sensationnels (contrôlés par un obscur auditeur au passé trouble et aux honoraires ridicules), des contrats annoncés a priori fabuleux (mais faiblement rémunérateurs quand ils existaient), des partenariats prestigieux présentés avantageusement (mais non conformes à la réalité du terrain), des nominations convaincantes, des prix et des honneurs qui finissent par persuader les plus réticents, ... beaucoup d'apparences contribuaient à tromper l'investisseur trop prompt aux rêves de richesse et surtout motivés à la fois par le jeu et le fol espoir de gains rapides et faciles.
Même ceux qui ont gagné, pour avoir acheté et vendu suffisamment tôt, dans ces conditions devraient se cacher de honte et n'en tirer aucune gloire, pas même en leur for intérieur. La prochaine fois, ce sera leur tour de regretter leurs économies envolées...

Cette fraude était du bel ouvrage destiné à berner ceux, nombreux, professionnels comme particuliers, (trop) habitués à expédier leurs recherches (aujourd'hui, tout nous oblige à faire court et vite, autrement dit, à bâcler).
Et pourtant, quelques-uns avaient des doutes. Et pour l'immense majorité de ceux dont j'ai suivi a posteriori les interventions, aucune certitude...
C'est un fait, beaucoup passent davantage de temps à sélectionner leur prochain poste de télévision qu'à mener un examen scrupuleux sur les entreprises dans lesquelles ils "investissent" !

Un scepticisme permanent et incontournable est alors LA règle de départ de tout investissement.
Ceux qui refusent les remises en question, alors que cela devrait être leur premier réflexe (voir un des principes essentiels de Darwin ci-dessous), courent à leur propre perte, entrainant celles de quelques autres dans leur chute.

Il est certainement plus "fun" de croire pouvoir prédire les cours du lendemain (ce qui est impossible sur un grand nombre de fois en dehors d'un facteur chance providentiel) que d'engager une démarche d'analyse et de valorisation sérieuse (c'est fun aussi, je vous rassure ! - surtout quand les résultats obtenus à terme attestent de la validité de l'analyse).
Très rares sont les gagnants sur le long terme. S'ils existent.
En dehors bien sûr des intermédiaires financiers et de l’État, ravis de ponctionner leurs dîmes sur toutes ces transactions souvent perdantes, globalement considérées sur la durée (de nombreuses études rigoureuses existent sur ce sujet que visiblement peu de gens connaissent ou veulent connaître, ou veulent faire connaître...).
Ces comportements ne sont pas très sérieux et ceux qui les adoptent perdent immanquablement leur temps et à terme leur argent.

Et parce qu'il est fortement nuisible de rester les yeux rivés à son écran scrutant le moindre mouvement à la hausse comme à la baisse et de chercher des explications improbables ou rarement raisonnables (un article mineur sur le secteur, un changement d'opinion, souvent insignifiant, d'analystes [des gens intelligents le plus souvent mais qui n'ont pas le temps de faire correctement leur travail et qui sont soumis à des "contraintes" internes], ...), il est préférable de consacrer son temps (précieux !) à l'analyse et à la réflexion.

Lire des articles et des ouvrages qui font sens, apprendre, toujours apprendre pour comprendre chaque jour un peu plus devrait être la démarche de tout investisseur.
Et cela permet dans le même temps d'éviter le flot de non-sens, (trop) facilement disponible et déversé à longueur de journée par les différents media (et par les forums !). Une bénédiction.

Alors, parfois, assez rarement il est vrai, il est possible de dénicher une entreprise sous-évaluée, simple à comprendre, dont l'avenir est suffisamment prévisible (parce que simple !), gérée par des dirigeants honnêtes et compétents et dont le prix est attractif.
Mais cela ne signifie pas que nous ne ferons pas d'erreurs. Les investisseurs qui ne font pas d'erreurs sont des menteurs.

Investir, c'est comprendre le monde, les autres et, avant toute chose, soi : pourquoi telle société prend telles options > Pourquoi d'autres continuent d'acheter alors que les marchés sont déjà à un sommet et paraissent largement surévalués > Pourquoi je tremble quand le cours d'un de mes titres baisse alors que je suis "sûr" de mon analyse > (voir à ce sujet les ouvrages passionnants, et accessibles au profane, qui traitent de la finance comportementale).
Vaste programme mais enthousiasmant pour ceux qui ont la volonté de réussir leurs investissements dans la durée (et pas seulement de faire des "coups" ).

C'est beaucoup, beaucoup de travail alors que nous sommes tous enclins au moindre effort (c'est notre nature profonde).
Mais il est rare d'obtenir de bons résultats, tous domaines confondus, juste en claquant des doigts ou en un simple clic de souris.

Rationalité, indépendance d'esprit, capacités d'analyse, discipline et patience sont les clés du succès.
Prendre de bonnes décisions, à partir d'une pensée rationnelle, s'apprend et n'est pas une question d'intelligence.

C'est en tout cas la voie que j'ai choisie : je continue d'apprendre parce que je souhaite me prémunir des fraudes, qui restent malgré tout des événements exceptionnels (mais tellement douloureux !), et surtout limiter le nombre de mes erreurs.
J'espère seulement avoir réussi, à travers cette longue intervention, à "convertir" quelques lecteurs à choisir l'investissement à la spéculation qui a tant ruiné d'économies (dans tous les sens du terme) et de vies.


Myownway
Investisseur individuel

<< Il y a deux fois dans la vie d'un homme quand il ne devrait pas spéculer: quand il ne peut pas se le permettre, et quand il le peut. >> M. Twain
" There are two times in a man's life when he should not speculate : when he can't afford it, and when he can. "

<< N'essayez pas d'expliquer ce que le marché fait. Expliquez des entreprises que vous comprenez >>. J.M. Keynes
" Don't try to figure out what the market is doing. Figure out businesses you understand. "

P.S. : je suggère, pour plus de sûreté, aux personnes qui n'ont ni l'envie ni le temps de s'intéresser à l'analyse d'entreprises de se détourner de la détention d'actions en direct pour investir leur épargne dans des indices supportant peu de frais.


Quelques paroles de sagesse...

Dans ma quête de compréhension et d'un cadre sûr pour investir, je me suis naturellement tourné vers les investisseurs de renom (Keynes, Graham, Buffett, Munger, Fisher, Klarman, Pabrai, Greenblatt, etc...) dont les impressionnantes performances de long terme produisent, de manière fiable et dans la durée, des gains largement positifs.

En conséquence, en fonction du contexte "Gowex" et de ses terribles conséquences, j'ai sélectionné ci-dessous quelques citations de W. Buffett (le meilleur d'entre tous et, qui plus est, un professeur extraordinaire), qui sont autant d'aides à la réflexion à ne JAMAIS oublier et dans lesquelles je puise régulièrement face à un contexte donné :
(la traduction a été assurée par mes soins :<<...>> - pour les puristes, la version originale suit : "..." ) :

<< Si c'est trop beau pour être vrai, c'est probablement le cas >>
"If it's too good to be true, it probably is."

<<La comptabilité est une aide à la réflexion [dans sa compréhension] d'une entreprise, jamais un substitut à celle-ci.>>
“Accounting is an aid to business thinking, never a substitute for it.”

<< En investissement, la question n'est pas d'avoir un QI de 200. Vous avez besoin d'un solide tempérament et la capacité de réfléchir par vous-même. >>
“Investing is not about having a 200 IQ. You need a sound temperament and the ability to think for yourself.”

<< Ils savent que rester trop longtemps aux festivités - en clair, continuer à spéculer sur des entreprises qui ont des valorisations gigantesques par rapport à l'argent qu’elles sont susceptibles de générer à l'avenir - se terminera finalement par une transformation en citrouille. Mais néanmoins ils détestent manquer une seule minute de ce qui est une fête endiablée. Par conséquent, tous les participants étourdis [par la soirée] ont l'intention de s'en aller quelques secondes avant minuit. Il y a un problème, cependant : ils dansent dans une salle dans laquelle les horloges n'ont pas d'aiguilles >>.
" They know that overstaying the festivities - that is, continuing to speculate in companies that have gigantic valuations relative to the cash they are likely to generate in the future - will eventually bring on pumpkins and mice. But they nevertheless hate to miss a single minute of what is one helluva party. Therefore, the giddy participants all plan to leave just seconds before midnight. There’s a problem, though: They are dancing in a room in which the clocks have no hands."

De A. Schroeder qui a publié une biographie sur Buffett : << Il recherche toujours le contexte. Avoir un intérêt pour un large éventail de faits passés fournit un vaste contexte pour prendre de nombreuses décisions car cela permet des analogies. Et ça, je pense, lui a été très utile afin d'éviter les erreurs telles que "Cette fois, c'est différent."
Avec les "dotcoms", les gens cherchaient à voir ce qui était différent et unique à leur sujet. Warren réfléchit toujours à ce qui est identique entre cette situation spécifique et n'importe quelle autre situation. >>
"He’s always looking for context. Having an interest in a broad sweep of history provides vast context for making many decisions because it enables analogies. And that I think has been very helpful for him in avoiding fallacies such as “This time it’s different.”
With the dotcoms, people were looking to see what was different and unique about them. Warren is always thinking what’s the same between this specific situation and every other situation."

<< Maintenant, il y a eu un homme intelligent, qui a juste fait une des choses les plus difficiles au monde à faire. Charles Darwin avait l'habitude de dire qu'à chaque fois qu'il se heurtait à quelque chose qui contredisait une conclusion qu'il chérissait, il était obligé de mettre par écrit la nouvelle découverte dans les 30 minutes. Autrement son esprit se serait employé à rejeter l'information discordante, de la même façon que le corps rejette les greffes. La tendance naturelle de l'homme est de s'accrocher à ses croyances, particulièrement si elles sont renforcées par l'expérience récente - un défaut dans notre constitution qui se constate lors des traditionnels marchés haussiers et lors de périodes prolongées de stagnation. >>
" Now, there was a smart man, who did just about the hardest thing in the world to do. Charles Darwin used to say that whenever he ran into something that contradicted a conclusion he cherished, he was obliged to write the new finding down within 30 minutes. Otherwise his mind would work to reject the discordant information, much as the body rejects transplants. Man's natural inclination is to cling to his beliefs, particularly if they are reinforced by recent experience--a flaw in our makeup that bears on what happens during secular bull markets and extended periods of stagnation. "

<< Il y aura d'autres danses à une autre fête déchaînée suivie par une autre gueule de bois douloureuse. Regardant en arrière la bulle Internet, Buffett est cité comme ayant dit : " Le monde avait sombré dans la folie. Ce que nous apprenons de l'histoire, c'est que les gens n'apprennent pas de l'histoire." >>
" There will be more dancing at another wild party followed by another painful hangover. Looking back at the Internet bubble, Buffett is quoted as saying, "The world went mad. What we learn from history is that people don’t learn from history."

<< La première règle en investissement est de ne pas perdre d'argent; la deuxième règle est de ne pas oublier la règle n ° 1. >>
"The first rule of investing is don't lose money; the second rule is don't forget Rule No. 1."

Note : celle-là, j'ai mis des années (!) à véritablement la comprendre. Longtemps je suis resté quelque peu déçu d'une telle facilité, de cette lapalissade de la part d'un être aussi brillant...
C'est bien sûr tout le contraire !
Un peu comme le "Petit Scarabée" de la série TV "Kung Fu" qui sera prêt à quitter le temple lorsqu'il attrapera la pierre dans la main de Maître Khan...
Celui ou celle qui comprend cette règle est alors prêt à investir !


Et pour aller un peu plus loin encore (toujours de W. Buffett [l'emploi du "nous" = Buffett+Munger], les réflexions suivantes extraites des rapports Berkshire, interventions TV, interviews, etc.. (pour les puristes, version originale américaine sur demande) :

<<
N'investissez pas dans des choses (ou au travers de méthodes) que vous ne comprenez pas facilement.
Ne jamais investir dans une entreprise que vous ne pouvez pas comprendre.
Si vous n'êtes pas sûr, ne le faites pas. Faites ce que vous comprenez.

Je veux être capable d'expliquer mes erreurs. Cela signifie que je ne fais que les choses que je comprends complètement.

Si vous ne comprenez pas ce que vous faites, alors pourquoi le faites-vous >

Pour certaines raisons, les gens prennent leurs repères en fonction du prix des actions plutôt que de leurs valeurs. Ce qui ne fonctionne pas, c'est quand vous commencez à faire des choses que vous ne comprenez pas ou parce que cela a marché la semaine dernière pour quelqu'un d'autre.
La plus stupide des raisons au monde pour acheter un titre, c'est parce qu'il est à la hausse.

Le risque vient quand vous ne savez pas ce que vous faites.

Je n'ai pas besoin d'avoir raison sur tout ou même de tout comprendre, je n'ai pas à savoir ce que les fèves de cacao feront ou ce que le coton fera, je dois juste avoir raison sur les décisions que je prends. En conséquence, je me cantonne aux choses simples. Si je ne vois pas une décision facile, je ne m'engage pas.

Tout d'abord, nous essayons de nous en tenir aux entreprises que nous croyons comprendre. Cela signifie qu'elles doivent être relativement simples et stables par nature. Si une entreprise est complexe ou soumise à des changements constants, nous ne sommes pas assez intelligents pour prédire les flux de trésorerie futurs. Incidemment, cet défaut ne nous dérange pas. Ce qui compte pour la plupart des gens en investissement n'est pas ce qu'ils savent, mais plutôt comment de manière réaliste ils définissent ce qu'ils ne savent pas. Un investisseur n'a besoin que de faire très peu de choses justes aussi longtemps qu'il ou elle évite une grosse erreur.

Je comprends les choses qui sont arrivées dans le passé et celles qui sont susceptibles de se répéter et celles qui sont des modes passagères (cerceaux ou "pet rocks" ). [Sur ces bases], je peux prendre des décisions de façon assez juste. Je ne suis pas bon à écouter 20 types qui ont de nouvelles idées formidables sur des choses qui vont changer l'avenir et déterminer lequel des 20 est dans le vrai.

Une large diversification n'est nécessaire que lorsque les investisseurs ne comprennent pas ce qu'ils font.

Lire l'histoire de la finance. J'ai toujours été absorbé par les lectures à propos des catastrophes. Cela nous a donné un avantage sur les autres [qui ne jugent qu'] avec beaucoup de maths. Ils n'ont pas compris les autres humains. Nous avons étudié la folie des autres, et cela nous a bien servi.

Nous essayons simplement de nous concentrer sur les entreprises que nous pensons que nous comprenons et pour lesquelles nous aimons le prix et le management.

Vous devez [impérativement] être capable de rester à l'intérieur de votre cercle de compétence. La largeur du cercle importe peu.
Ce qui importe est que vous restiez à l'intérieur de ce cercle. Vous ferez beaucoup mieux que quelqu'un qui comprend cinq fois plus [de choses] que vous, mais qui sort parfois de ses limites.
Ensuite, vous voulez une direction compétente et honnête pour gérer l'entreprise.

Vous n'avez pas besoin d'être un expert pour obtenir des retours sur investissement satisfaisants. D'un autre côté, si vous ne l'êtes pas, vous devez reconnaître vos limites et suivre une ligne de conduite assurée de donner de bons résultats. Faites les choses simplement et ne viser pas la lune. Quand des profits rapides vous sont promis, répondez par un bref «non».

Focalisez-vous sur la productivité future de l'actif que vous analysez. Si vous ne vous sentez pas en mesure de faire une estimation approximative des bénéfices futurs de cet actif, oubliez le tout simplement et passer à autre chose. Personne n'a la capacité d'évaluer toutes les possibilités d'investissement. L'omniscience n'est pas nécessaire, vous avez seulement besoin de comprendre les actions que vous entreprenez.
Si vous vous concentrez plutôt sur le futur changement de prix de l'achat envisagé, vous spéculez. Il n'y a rien d'incorrect à propos de cela. Je sais, cependant, que je suis incapable de spéculer avec succès, et je suis sceptique vis-à-vis de ceux qui prétendent obtenir des succès durables à le faire. La moitié de tous les jeteurs d'une pièce de monnaie va gagner son premier tirage à pile ou face ; aucun de ces gagnants n'a un espoir de profit s'il continue à jouer le jeu. Et le fait qu'un actif en particulier s'est apprécié dans le passé récent n'est jamais une raison pour l'acheter.

Achetez de bonnes entreprises, qui sont faciles à comprendre. Les investisseurs devraient rechercher des entreprises avec lesquelles ils se sentiraient à l'aise si les marchés devaient fermer pour dix ans. Il y a besoin de comprendre comment une entreprise fonctionne et comment va évoluer la capacité de l'entreprise à générer des profits sur le long terme. Les bonnes entreprises génèrent leurs bénéfices en espèces; ont des bilans solides, et peu de concurrents. Lors de l'analyse d'un solide bilan, assurez-vous de vérifier les passifs hors bilan également.

Pour investir avec succès, vous n'avez pas besoin de comprendre le bêta, l'efficience des marchés, la théorie moderne du portefeuille, le prix des options ou les marchés émergents. Vous pourriez en fait mieux vous porter en ne sachant rien de tout cela. Ceci, bien sûr, n'est pas le point de vue qui prévaut dans la plupart des écoles de commerce, dont les programmes d'études financières tendent à être dominés par des sujets de ce type. A notre avis, cependant, les étudiants en investissement n'ont besoin que de deux cours bien enseignées - Comment évaluer une entreprise, et comment réfléchir aux prix proposés par le marché.


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